Tour du Mont Blanc (TMB) étape 3/4 : de Arvier aux Chapieux
La nuit a été bonne, il est l’heure de plier la tente. Du lourd nous attend aujourd’hui : le col du petit St Bernard à 2188m d’altitude et le col du Cormet de Roselend à 1968m. La météo s’annonce plutôt bonne, sans pluie.
La première partie de cette étape jusqu’à Pré-Saint-Didier n’a rien de folichon. Nous empruntons la nationale (pas le choix) mais la circulation est calme en ce samedi. Au dessus de nous serpente l’autoroute qui sort du tunnel du Mont Blanc depuis Chamonix. Cyclotouristiquement, le paysage n’est pas très sexy . Nous faisons une petite pause viennoiseries à Pré-St-Didier vers 11h pour reprendre des forces. C’est juste après que la grimpette commence, notamment avec un enchaînement de quelques épingles ultra serrées ! Ce n’est pas long mais ça pique. Environ 30 minutes plus tard, nous arrivons dans la station de La Thuile. Il y a pas mal de touristes en cette saison estivale. On fait une pause Coca avant d’attaquer le morceau le plus costaud de la journée.
Le soleil fait de belles apparitions et la temperature monte. Le paysage qui défile (pas très vite du coup) devient sauvage au fur et à mesure de notre progression. Les montagnes qui nous entourent sont plutôt vertes, moins rocailleuses qu’au col du Grd St Bernard. La circulation est calme mais de nombreux motards profitent aussi du beau tracé. On serre les fesses quand on en entend certains arriver au rupteur.
Nous atteignons le sommet environ 1h10 plus tard, vers 13h30. Les conditions là haut sont différentes. Nous avons enfilé le coupe-vent depuis quelques kilomètres, ça souffle ! Les bords de route sont parfois enneigés. Nous nous arrêtons dans un restau au col, un peu de chaleur ça fait du bien. Plat du jour : diots-polenta, parfait ! Deux bouchée plus tard, le « clapet » de mon estomac se bloque ce qui m’empêche d’ingérer quoi que ce soit, même de l’eau, avec une douleur de compression au niveau du thorax et une salivation de folie. Ce problème m’arrive de temps en temps, parfois quelques secondes, parfois 2 heures comme ici. Le repas est gaché mais nous devons continuer notre route.
Après 2 heures d’arrêt, nous descendons direction Bourg-Saint-Maurice à pleine balle sur ces grandes lignes droites entre chaque épingle. La température se réchauffe, on tombe les coupes-vent. Arrivés en bas dans la vallée, je suis toujours mal en point, je ne peux pas continuer comme ça, surtout que la suite c’est du lourd, ça va grimper ! Sans boire, ni manger ce n’est pas possible. Nous faisons une pause dans un parc de Bourg. Quentin fait une sieste, moi je tente un yoga de l’estomac. J’arrive enfin à débloquer ce bordel, quel soulagement ! Je peux enfin boire et manger à nouveau.
Il est environ 17h et même si le soleil se couche tard, nous abandonnons le second objectif du jour qu’était le col du Cormet de Roselend. Nous avons repéré une zone de bivouac sur la montée, aux Chapieux à 750 m+ de là. La montée commence en sous-bois le long d’une rivière, jusqu’à un coup de cul de 200m+ qui nous fait entrer dans un environnement plus sauvage, moins végétal. Ce coin de la vallée est quasi inhabitée, sauf par des troupeaux de chèvres.
Le soleil passe derrière les montagnes, nous atteignons notre destination vers 19h30. Le hameau des Chapieux est un lieu d’étape pour les randonneurs qui font le TMB. Il y a pas mal de monde d’ailleurs. On y trouve 2-3 gîtes et du coup de la mousse accompagnée de cacahuètes, LA récompense de la journée. Accolée au hameau, une aire de bivouac occupée par des tentes et camping cars. Nous tendons notre toile au bord de la rivière et faisons chauffer une soupe lyophilisée avec du riz, le grand luxe !